mercredi 3 janvier 2007

Et le verdict de l'Histoire ?

Le procès de Saddam aurait pu révéler tous les aspects peu ragoûtants de la realpolitik qui sacrifie les principes tant proclamés aux intérêts. Il fut un temps où le Président de l'Irak n'était pas un paria, un chef affublé de toutes les tares. C'était un personnage qu'on recevait, avec qui on commerçait. Quand s'amoncelèrent les périls de la contagion du khomeïnisme, il était même l'ultime rempart contre le danger de la théocratie. Saddam était loin d'être démocrate. Il suffit de suivre les programmes de la télévision irakienne pour voir énumérer par ses compatriotes ses méfaits et ses excès. Mais a-t-on fait mieux que lui ?
Depuis l'invasion de l'Irak par les Américains, le nombre de morts a atteint près d'un million de personnes, sans compter les milliers d'Irakiens qui se sont exilés, l'infrastructure d'un pays qui pouvait se targuer de posséder le système éducatif le plus performant du monde arabe complètement détruite. Saddam a été certes autoritaire mais patriote.
Le bilan de ses successeurs annule toute prétention à le juger. Comment peut-on établir une justice équitable dans un pays où les responsables sont confinés dans une zone hyper protégée par une armée étrangère ? Comment juger un homme dans la sérénité alors que les tensions communautaires s'exacerbent ? Nul juriste sérieux n'a estimé crédibles tous les procès où il eut à comparaître, n'offrant pas de garanties à la défense d’un homme qu'on s'empressait d'achever et non de juger. Et quand les décisions de justice font scandale, il est rare que le scandale ne se trouve pas dans la nation elle-même, écrivit Pierre Vidal Naquet, en d'autres et similaires circonstances. Mais au-delà de la justice des hommes, il y a le tribunal de l'Histoire. C'est lui qui déterminera si sa disparition aura, comme le prétendent ses détracteurs, annoncé une aube nouvelle pour l'Irak. Ou s’il a enfoncé davantage un pays martyre que Saddam avait plus stabilisé que fragilisé
H. Rachid.
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DECLARATION DU GOUVERNEMENT
L'Algérieappelle les Irakiens de tous bords
à un ressaisissement salutaire
A la suite de l'exécution de l'ancien président de la République irakienne, le Gouvernement algérien a rendu publique la déclaration suivante : "Monsieur Saddam Hussein, ancien président irakien, fait prisonnier de guerre, a été exécuté suite à une condamnation à mort pour des actes relevant de ses activités à la tête de l'Etat irakien. Sa culpabilité a été établie par un jugement des hommes dans des circonstances et dans un contexte faisant l'objet d'appréciations antagonistes et de positions polarisées. Cet événement et les actions de l'ancien chef de l'Etat irakien relèvent désormais du jugement de l'histoire et l'évaluation de sa vie appartient au jugement de Dieu. L'Algérie regrette la mise à mort de l'ancien président Saddam Hussein le jour de l'Aïd El Adha, jour sacré, dont l'esprit originel, évocateur de sacrifices, s'est sublimé dans les valeurs du pardon, de la clémence et de la générosité pour tout le monde arabo-musulman. L'Algérie forme le vœu que ce développement n'ajoutera pas à un surcroît de violence et d'épreuves à la tragédie que vit le peuple irakien frère. Elle appelle les Irakiens de tous bords à un ressaisissement salutaire pour assurer un avenir qualitativement meilleur à leur pays dans l'unité de son peuple, l'intégrité de son territoire et la plénitude de sa souveraineté"
LES PARTIS POLITIQUES ALGERIENS
«Un crime odieux et abominable»
"La condamnation à mort de Saddam Hussein, ancien chef de l'Etat irakien, relève désormais du jugement de l'Histoire et l'évaluation de sa vie appartient au jugement de Dieu", s’indigne l’Etat algérien. L’Algérie regrette ainsi cet acte perpétré notamment le jour de l'Aïd el Adha, "jour sacré, dont l'esprit originel, évocateur de sacrifices, s'est sublimé dans les valeurs du pardon, de la clémence et de la générosité pour tout le monde arabo-musulman".
"Indignés", des responsables de partis politiques algériens ont estimé, pour leur part, que l’exécution de Saddam Hussein est "un crime odieux et abominable et une provocation du peuple irakien et des peuples musulmans". Ils sont unanimes à souligner que cet acte "n'arrangera en rien la situation en Irak qui vit toujours sous l'occupation américaine"

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