mercredi 3 janvier 2007

Réactions

DECLARATION DU GOUVERNEMENT
L'Algérieappelle les Irakiens de tous bords
à un ressaisissement salutaire
A la suite de l'exécution de l'ancien président de la République irakienne, le Gouvernement algérien a rendu publique la déclaration suivante : "Monsieur Saddam Hussein, ancien président irakien, fait prisonnier de guerre, a été exécuté suite à une condamnation à mort pour des actes relevant de ses activités à la tête de l'Etat irakien. Sa culpabilité a été établie par un jugement des hommes dans des circonstances et dans un contexte faisant l'objet d'appréciations antagonistes et de positions polarisées. Cet événement et les actions de l'ancien chef de l'Etat irakien relèvent désormais du jugement de l'histoire et l'évaluation de sa vie appartient au jugement de Dieu. L'Algérie regrette la mise à mort de l'ancien président Saddam Hussein le jour de l'Aïd El Adha, jour sacré, dont l'esprit originel, évocateur de sacrifices, s'est sublimé dans les valeurs du pardon, de la clémence et de la générosité pour tout le monde arabo-musulman. L'Algérie forme le vœu que ce développement n'ajoutera pas à un surcroît de violence et d'épreuves à la tragédie que vit le peuple irakien frère. Elle appelle les Irakiens de tous bords à un ressaisissement salutaire pour assurer un avenir qualitativement meilleur à leur pays dans l'unité de son peuple, l'intégrité de son territoire et la plénitude de sa souveraineté"
LES PARTIS POLITIQUES ALGERIENS
«Un crime odieux et abominable»
"La condamnation à mort de Saddam Hussein, ancien chef de l'Etat irakien, relève désormais du jugement de l'Histoire et l'évaluation de sa vie appartient au jugement de Dieu", s’indigne l’Etat algérien. L’Algérie regrette ainsi cet acte perpétré notamment le jour de l'Aïd el Adha, "jour sacré, dont l'esprit originel, évocateur de sacrifices, s'est sublimé dans les valeurs du pardon, de la clémence et de la générosité pour tout le monde arabo-musulman".
"Indignés", des responsables de partis politiques algériens ont estimé, pour leur part, que l’exécution de Saddam Hussein est "un crime odieux et abominable et une provocation du peuple irakien et des peuples musulmans". Ils sont unanimes à souligner que cet acte "n'arrangera en rien la situation en Irak qui vit toujours sous l'occupation américaine"
Karima A.
FLN
«Un assassinat politique»
Le Front de la libération nationale qualifie d'"assassinat politique" l'exécution du "prisonnier de guerre" Saddam Hussein. Selon le parti de Belkhadem, il s’agit "d’une humiliation et d’une provocation aux sentiments des musulmans", d'autant que sa mise à mort est intervenue à l'aube du premier jour de l'Aïd el Adha.
Les militants du FLN ont appris la nouvelle de l'exécution de Saddam Hussein "avec tristesse, indignation et consternation", lit-on dans un communiqué du parti qui a qualifié, par ailleurs, son exécution de "violation du caractère sacré de l'Aïd el Adha et des mois sacrés, d'humiliation et de provocation aux sentiments des musulmans, des Arabes ainsi que de tous les nationalistes jaloux de la souveraineté de leurs pays".
Saddam Hussein n'a nullement été renversé par "son peuple, ni son armée", indique le communique du FLN, "il a été fait prisonnier de guerre par des forces non irakiennes que le Conseil de sécurité a qualifiées de forces d'occupation", en ajoutant que l'ancien président irakien "a été jugé par une instance mue par un esprit de communautarisme haineux qui n'a ni foi ni loi".
"Même si l'homme ne fut pas au-dessus de tout reproche", son exécution constitue "un assassinat politique d'un dirigeant arabe qui croyait en la Nation, en une Palestine arabe et en un Irak souverain", ajoute encore le FLN, en déclarant "qu’il est désormais évident pour tout un chacun qu'une liberté offerte est vite proscrite, seule une liberté arrachée est pérenne".
RND
«Atteinte aux sentiments du monde islamique»
De son côté, le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), M. Miloud Chorfi a indiqué que "le Rassemblement déplore l’exécution de l'ancien chef de l'Etat irakien, d'autant plus qu'elle a eu lieu le jour de la fête de l'Aïd el Adha, ce qui représente une atteinte aux sentiments du monde islamique".
PT
«Une exécution qui sort de l'esprit des droits»
Dans le même contexte, le responsable de la communication du Parti des travailleurs (PT), M. Djelloul Djoudi, a estimé que cette exécution "sort de l'esprit des droits" eu égard de la situation de l'Irak et aussi parce qu'elle est intervenue le jour de l'Aïd el Adha.
"La mort de Saddam ne règle pas le problème de l'Irak", selon le PT qui juge que cet acte est "plus qu'abominable".
MNR
«Un crime commis par les alliés des Américains»
"Le président du Mouvement national de la reforme (MNR), M. Abdellah Djaballah a estimé pour sa part que "l'exécution de Saddam est un crime commis par les alliés des Américains et les traîtres et prouve que ces derniers n'ont aucun scrupule avec les musulmans en exécutant Saddam un jour de fête des musulmans".
Saddam était, à ses yeux, "un prisonnier de guerre et aurait dû être jugé en cette qualité par un tribunal international avec toute les garanties de défense, chose qui n'a pas été faite".
RCD
«Ça ne réglera en rien les problèmes en Irak»
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a estimé aussi, selon son porte-parole, M. Mohcen Belabbès, que "l'exécution de Saddam Hussein aggraverait les conflits interconfessionnels dans ce pays", ajoutant que "les attentats terroristes en Irak vont sûrement se poursuivre."
Barbare !
C’est par un acte barbare qui défie les droits de l’Homme que l’année 2006 s’est achevée. Un signe prémonitoire d’une pax americana dans un Grand Moyen-Orient. La mise à mort du président irakien, Sadam Hussein, divise encore plus le pays.
Les sunnites, humiliés par l’exécution de leur leader, sous injonction de Washington et d’un gouvernement à grande composante chiite, se sont redéployés autour d’une solidarité avec l’ex-leader du Baâth. En accélérant son exécution, en dépit d’une loi interdisant l’application des sanctions durant les fêtes religieuses, l’Administration américaine, responsable de l’acte politique, a proféré, à l’adresse du monde arabe et musulman, un message lourd de conséquences. En Mésopotamie, la plaie béante provoquée par la pendaison de Saddam Hussein marque un nouveau tournant dans la crise irakienne.
Les composantes naturelles d’un conflit sectaire entre sunnites et chiite, branche safawide qui a précipité l’assassinat de Saddam, sont ravivées dan l’ordre de mérite du plan de morcellement de l’Irak. L’amputation du pays des deux rives de son entité unitaire ouvre la boîte de Pandore qui fait jaillir tous les malheurs des guerres confessionnelles. L’après-Saddam plonge encore plus l’Irak dans l’œil du cyclone. Les baâthistes, loyaux à l’ex-chef d’Etat, conviés à la réconciliation par le gouvernement Maliki, se sentent trahis, humiliés. Le vieux parti de la nation irakienne plonge dans la clandestinité pour prendre place aux côtés des insurgés. A Bagdad, l'exécution de Saddam Hussein n'a été saluée que par quelques tirs de joie dans les quartiers majoritairement chiites. Le dirigeant kurde Massoud Barzani s'est, lui aussi, réjoui de l'exécution, tout en rappelant l'importance de la poursuite du procès Anfal dans lequel l'ancien président est accusé de génocide contre les Kurdes. Quant au parti Baâth irakien dissous, qui était au pouvoir sous Saddam Hussein, il a appelé les Irakiens à "frapper sans merci" les occupants américains et l'Iran mais à ne pas plonger l'Irak dans une guerre civile pour venger l'exécution du Raïs.
Les prémices de cette ferme volonté de rester fidèles à la ligne de l’ex-président se sont déjà exprimées à l’occasion des funérailles, à travers l’afflux pour le dernier hommage et les tentatives de manifestations populaires dans sa ville natale. L’exécution de Saddam risque de plonger l’Irak encore un peu plus dans le chaos et la fitna

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